Composition
Nuage Rouge
Édition : Editions Billaudot, Paris
Tous publics à partir de 10 ans
"ça y est, on avait conquis l'Amérique. On avait mis le temps qu'il fallait mais finalement, c'était fait. Les bisons étaient morts. Le grand pays sauvage était devenu un grand pays civilisé, et moi, Jim Turrache, je participais à la nouvelle aventure du siècle: celle des gratte-ciel"
Nuage Rouge a été le premier conte musical choisi pour être donné dans le cadre de la "Folles Journée" de Nantes (février 2018).
Un récit magique, parlant d'amitié, de racisme, hommage au jazz et aux musiques américaines, sur cadre de construction des gratte-ciel dans l'Amérique des années 20/30Création 2017, Orchestre Victor Hugo/Scène Nationale de Besançon.
Un comédien
Orchestre sur scène, 29 musiciens (plus une flûte indienne en version originale): 2**011/ sax /0230 3perc cordes (mini 44332)
Dessins projetés ou dessinés en direct (option)
Durée 45/50 min
En location aux Editions Billaudot
Quelques mots du compositeur
« Le jazz a accompagné la construction de l’Amérique… à moins que ce ne soit le contraire… Le jazz, mais pas seulement : le gospel, le blues, le New Orleans, les negro spirituals, le dixieland, le lindy hop, puis le swing… Musiques de mélange, espaces de liberté. Puis le jazz a grandi, à l’image de New York et des grandes plaines, plus à l’ouest. Il a été utilisé comme drapeau, comme musique officielle, pour donner le moral aux troupes et prendre la place des musiques traditionnelles. L’Oncle Sam voulait récupérer et unifier le grand pays, la musique est une arme, les indiens étaient dans les réserves avec leurs chants lointains. Puis les burgers Mac Couick sont arrivés, cette fois pour unifier le monde… Le jazz s’est échappé, pas fait pour ça… d’autres musiques obligatoires ont pris la place sur les télés et les centres commerciaux, l’esprit du jazz est reparti dans les plaines, les petits clubs, il a retrouvé ses racines et il est redevenu musique d’espoir, d’imagination, de résistance, d’irréel, de liberté.
La musique de Nuage Rouge, cinématographique et trempée dans différents jazz, rend hommage à cette liberté, et à l’immense sourire de Louis Armstrong quand il chantait « What a wonderful world »…
Jean-François Verdier
Quelques mots de l’auteur
« Quand j’étais ado, j’étais fasciné, comme plein d’ados, par les indiens d’Amérique. Ils étaient beaux, libres, fallait pas trop leur marcher sur les pieds, fallait même pas leur marcher sur les pieds du tout. C’étaient des perdants de l’histoire, mais quels perdants ! Je m’étais fait cette réflexion, tiens c’est marrant, ils ont perdu les guerres contre les néo-américains, les blancs, quoi, mais ils ont gagné la guerre des esprits, ils sont devenus un mythe, un symbole de liberté… pour l’imaginaire d’aujourd’hui, un indien n’est évidemment pas un alcoolo coincé dans sa réserve pourrie, mais un guerrier farouche, chevauchant dans les plaines… c’est ce que raconte Nuage Rouge : le moment dans l’histoire des Etats-Unis où les indiens ont dû quitter ce monde qui n’était plus fait pour eux, et le moment où il sont entrés dans la mythologie, dans l’esprit collectif.
Le personnage de Jim, un ouvrier noir, n’est pas innocent non plus : c’est comme si les descendants d’esclaves faisaient la transition entre l’Amérique des indiens, celle d’avant la conquête, et l’Amérique des blancs, celle d’après la conquête. Là où les indiens n’ont pas pu trouver leur place dans le monde nouveau, les noirs, eux, se la sont faite, dans la douleur et le combat, jusqu’à élire un président issu de leur rang. Et ce combat-là s’est fait en musique, du jazz au rap, en passant par le gospel, le rythm’n blues, la funk, ou le disco.
Vincent Cuvelier